Le rallye Lyon-Charbonnières est l’une des épreuves phares des rallyes hexagonaux. Créé en 1947, il s’agit de l’un des plus anciens rallyes disputés en France. Son histoire est riche de nombreuses éditions marquantes où plusieurs grandes marques, plusieurs grands noms se sont illustrés.
Le premier rallye Lyon-Charbonnières fut organisé conjointement par les clubs automobiles et motocyclistes de Lyon les 21, 22 et 23 mars 1947. Cette première édition comportait trois épreuves :
Le plateau était composé de véhicules d’avant guerre et c’est d’ailleurs une Bugatti 55 de 1935 qui remporta l’épreuve pilotée par M. Daligand.
Cette épreuve se disputera sur un parcours routier total de 1 125 kilomètres, en étoile autour de Lyon et comprenant trois boucles successives en passant par Saint Etienne, Le Puy, Ambert, Clermont-Ferrand, Thiers, Roanne, Chauffailles, Lyon, Vienne, Grenoble, Saint Pierre de Chartreuse, Chambéry, Aix les Bains, Bourgoin, Lyon, Hauteville, Nantua, Saint Claude, Oyonnax, La Cluse, le Berrtian, Bourg et Charbonnières. Le parcours se fera sans interruption aux moyennes indiquées pour chaque catégorie de véhicules engagés.
En 1948, le rallye ne fut pas disputé par suite des difficultés de ravitaillement en carburant.
En 1949, le rallye s’internationalise et l’on remet les premiers règlements imprimés en français et en anglais.
En 1950, pour le 3ème Rallye International Lyon-Charbonnières la participation des motos est supprimée. Et pendant trois années consécutives, les Citroën Traction y régneront en maître.
En 1952, le rallye long de 1 900 km prend son départ de différentes villes européennes : Londres, Liège et Lausanne.
A partir de 1953, apparaissent les sportives modernes telles que les Jaguar XK 120, Porsche 356, Alfa Roméo 1300, Mercedes 300 SL et bientôt Ferrari.
Chaque année, le Rallye voit augmenter son nombre de villes de départ, affirmant ainsi son succès.
En 1960, une partie du parcours (environ 1/5) se déroula en territoire allemand.
A la suite de cette édition, on décida la refonte de l’épreuve avec le Rallye de La Solitude (organisé pour la première fois en 1953). Co-organisé avec l’ADAC du Würtemberg, il comprend une épreuve de vitesse sur le circuit de Solitude près de Stuttgart. Le nouveau rallye Lyon-Charbonnières-Stuttgart-La Solitude est né. Les vainqueurs, Mrs Boutin et Motte sur Porsche Carrera gagnèrent 25 louis d’or … .
En 1963, les usines commencent à s’intéresser de près aux compétitions routières, en préparant soigneusement des voitures et organisant les assistances. C’est la naissance du professionnalisme. Comptant d’abord pour les championnats nationaux français et allemand, le Rallye Lyon-Charbonnières-Stuttgart-La Solitude devint ensuite une épreuve de Championnat européen des rallyes pour conducteurs. Le départ était donné à Stuttgart, la fin du parcours étant elle à Charbonnières.
Les différentes législations allemandes et françaises empêchèrent la pérennité de la formule. En 1974, le rallye n’est pas disputé et en 1975 il retrouve sa physionomie classique.
1976, marque le retour au Championnat de France, il reprend son nom de Lyon-Charbonnières appellation qu’il conservera jusqu’en 1995.
En 1978, soucieux de dynamiser l’épreuve, les organisateurs créent une course réservée aux VEC (véhicules d’époque de compétition). Les trois premières années voient la victoire d’une Ferrari 250 GT, voiture qui avait déjà gagnée en 1962 aux mains d’Henri Oreiller.
Les éditions de 1976 et 1978 sont marquées par la supériorité de Bernard Darniche, au volant d’une Lancia Stratos. Celui-ci devra attendre ensuite six ans pour inscrire son nom au palmarès de l’épreuve pour la troisième fois. Entre temps, d’autres pilotes célèbres auront inscrit leur nom au palmarès de l’épreuve.
Ainsi en 1979, Michèle Mouton devance tous ses adversaires masculins au volant d’une Fiat 131 Abarth. L’année suivante, le rayonnant Jean Ragnotti fit sauter le bouchon de champagne sur le capot de sa Renault 5 Alpine.
En 1981, de fortes chutes de neige sur les spéciales du Bugey perturbent l’organisation d’une épreuve remportée par le grenoblois Bruno Saby sur R5 Turbo. En 1982, le rallye est relégué en Championnat de France 2ème division.
L’année 1983 le voit réapparaître au firmament des épreuves routières françaises, en réintégrant la 1ère division avec ses champions qui ont pour noms Fréquelin, Béguin, Saby, Chatriot, Loubet, Oreille.
En 1984, le “Lyon-Charbonnières” est de nouveau victime des intempéries et de la neige beaujolaise, seuls Darniche sur Audi Quattro et quelques autres purent se sortir de la tempête et rejoindre le parc fermé à Lyon. C’est à nouveau la descente en seconde division …
En 1996, pour son retour en première division le rallye devient Lyon-Charbonnières-Rhône. C’est aussi la première sortie de la toute nouvelle Renault Mégane. La bagarre entre les kit cars Peugeot 306 Maxi et Renault Mégane est rude mais tournera à l’avantage de la marque de Sochaux avec au final la victoire des frères Gilles et Hervé Panizzi.
L’édition 1997 remporte un véritable succès populaire avec plus de 250 000 spectateurs massés sur le bord des routes. Sur le plan sportif, 1997 se résume en un duel entre les Peugeot d’usine. Au départ de la dernière épreuve spéciale les Panizzi sont ex-aequo avec François Delecour et Daniel Grataloup. La spéciale de la célèbre course de côte de Limonest livrera son verdict et permettra aux frères Panizzi de remporter le rallye pour la 2ème année consécutive.
En 1998, la victoire de Philippe Bugalski et de sa Citroën Xsara Kit Car peut paraître logique mais le suspens est resté entier jusqu’au bout grâce à Simon Jean Joseph et sa Subaru Impreza.
En 1999, la victoire revient pour la seconde fois à l’équipage Citroën Bugalski-Chiaroni, grand favori au départ.
En 2000, nouvelle victoire de Philippe Bugalski au volant d’une Xsara T4 qui préfigure la future WRC de la marque aux chevrons.
En 2001, quatrième succès de rang pour Citroën mais cette fois avec Sébastien Loeb sur une Xsara Kit Car. A noter que le nombre d’engagés a été volontairement limité à 200 alors que ce nombre était régulièrement dépassé depuis 1997 (220 en 2000).
En 2002, les constructeurs ont désertés le Championnat et la victoire revient à Benoit Rousselot sur une Subaru WRC. Benoit est copiloté par le lyonnais Gilles Mondésir déjà vainqueur avec Hugues Delage en 1994 et 1995.
Pour 2003, nouveau championnat réservé à la catégorie des “Super 1600”. Simon Jean Joseph l’emportera sur une Renault Clio Super 1600. Comme il est de coutume depuis 1994, le vainqueur du “Charbo” termine en fin de saison Champion de France.
2004, marque le retour des WRC au Championnat. Alex Bengué sur Peugeot 206 WRC l’emporte sur l’ex pilote de F1 Stéphane Sarrazin au volant d’une Subaru WRC.
Suivent deux victoires de Nicolas Vouilloz puis celle la saison 2007, de David Salanon. Pour le stéphanois, cette victoire était la première en championnat de France !
Champion de France en titre, Dany Snobeck n’a pas manqué son début de campagne 2009 en s’imposant sur les routes du 61ème Rallye Lyon Charbonnières Rhône avec son copilote Gilles Mondésir sur la Peugeot 307 WRC du Team Bozian Racing. En 2010, c’est Cédric Robert qui s’impose, puis en 2011 et en 2012 c’est de nouveau Dany Snobeck qui s’impose sur une Citroën C4 WRC. En 2013, pour la 65ème édition du “Charbo” Julien Maurin s’impose sur une Ford Fiesta WRC. Lors de la 66ème édition du “Charbo”, en 2014, c’est Salanon sur une Ford Fiesta RS WRC qui s’impose.
Sans victoire lyonnaise malgré de nombreuses tentatives, Jean-Marie Cuoq l’emporte en 2015 après une superbe lutte face à Pascal Trojani et Olivier Marty.
Avec quatre victoires, Dany Snobeck (2008, 2009, 2011 et 2012) et David Salanon (2007, 2014, 2016 et 2017) détiennent le record de l’épreuve. Suivent ensuite avec trois couronnes, Bernard Darniche , Jean Claude Andruet (1968, 1970 et 1972), Christian Rigollet (1987, 1989 et 1990) et Philippe Bugalski (1998, 1999 et 2000).
La lecture du palmarès nous permet de constater que les plus grands pilotes se sont illustrés sur les routes du Rallye Lyon-Charbonnières-Rhône; nous n’oublierons cependant pas ceux, parmi les plus grands, qui n’ont pas gagnés, entre autres : Sterling Moss, Willy Mairesse, Jo Schlesser, Lucien Bianchi, Jean Rolland, Walter Röhrl, Bob Wolleck, et plus près de nous : Bernard Béguin, Jean Luc Thérier, Yves Loubet, François Chatriot, François Delecour … .